La Bretagne était fière d'avoir reçu la visite de ce pape le 20 septembre 1996. Faut-il considérer comme juste la décision du Conseil d'Etat enjoignant au maire de Ploërmel de déplacer le monument Jean-Paul II, à la demande de la Fédération morbihannaise de la Libre Pensée ? Et si oui, comment la mettre en œuvre ?
On remarquera que ce n'est pas la statue qui pose problème, mais les dimensions de la croix qui la surplombe. Le grand Jean-Paul II, le pape aux funérailles duquel tous les grands de ce monde se sont pressés, chefs d'Etat (*) et représentants d'Eglises non catholiques, ce grand pape avait une référence connue, Jésus-Christ et son évangile, représentés par des symboles divers, croix, tenue, crosse pastorale...
Il n'est pas rare que les artistes complètent leur œuvre avec des signes distinctifs : références à un épisode marquant, à une appartenance, symboles maçonniques, ... Il n'est pas rare qu'une collectivité reçoive un cadeau, mais il est évidemment plus rare d'en recevoir de cette taille, ou encore de refuser.
Il y a sans doute beaucoup d'antécédents à l'épisode actuel, que ne connaissent que les acteurs locaux. Mais que de publicité les mécontents libre-penseurs font à cette affaire !
Ne concerne-t-elle que les ploërmelais ? Les chrétiens de cette paroisse (et au-delà) sont-ils attachés ce que représente cet édifice, comme leurs prédécesseurs de 1904 face à l'expulsion et la spoliation d'Etat des Frères de l'école La Mennais ? (photos de l'époque). Sont-ils prêts à mettre la main au porte-monnaie pour que ce grand porte-parole de la paix reste visible ?
Nous pouvons penser que les dimensions importantes de l'édifice gênent surtout ... ceux que la foi catholique gêne en France. Mais aussi, nous accepterions difficilement la "Soumission" (Michel Houellebecq) à un islam devenu politique, au pouvoir à Ploërmel, décidant de l'édification de minaret, croissant ou étoile... Ne méprisons simplement pas l'histoire de notre région.
Aujourd'hui, si l'indifférence religieuse est majoritaire, des extrémismes, laïques et religieux, se développent. Attention : en chacun, bat un cœur qui n'est pas dicté par une loi de 1905 ; et ni la France, ni la Bretagne ne sont nées au siècle des Lumières. Recherchons ce qui nous dépasse. J'appelle le Conseil régional de Bretagne à s'intéresser à la transmission de cet héritage culturel vivant en dialogue avec les bretons qui y sont attachés.
(*) mis à part le russe Vladimir Poutine et le président chinois
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