De la technologie partout, de l'humain nulle part (ou pas assez...) ; telle est la conclusion qu'on a pu tirer de l'enquête réalisée par le magazine Auto-Journal sur la sécurité dans les tunnels. Deux milliards d'euros ont été dépensés pour les équiper en caméras de détection, en capteurs de chaleurs, en aménagements... et pas un humain, parmi ceux qui travaillent dans ce secteur, ne se sent responsable de vérifier l'efficience (ce mot moderne !) des dispositifs.
Une fois qu'on a réalisé un projet, n'est-il pas de bon aloi d'en vérifier la solidité ? Quel service après-vente ? Au-delà des petites lignes du contrat, des prestations non prévues et donc pas forcément payées, n'y a-t-il pas cette petite part de conscience qui dicte l'action supplémentaire à réaliser, l'alerte à transmettre, la responsabilité personnelle à prendre, le risque à encourir ?
Qu'il est pitoyable de voir, dès la publication de l'enquête, un ministre lancer "une vérification immédiate sur l'ensemble des dispositifs", comme si ce qui est dénoncé dépendait de l'Etat. N'est-ce-pas plutôt la restauration de la responsabilité personnelle qui est nécessaire ? Savoir pour quoi on travaille ? On pourra dire que l'Europe n'a pas aidé assez à la sécurité routière, mais l'Europe ne fera rien que par les hommes.
Le travail est un droit et un devoir : en travaillant avec soin et compétence, la personne met en œuvre des capacités inscrites dans sa nature, manifeste (...) les talents qu’elle a reçus ; elle subvient à ses besoins et à
ceux de ses proches ; et elle sert la communauté humaine. Qui le fait encore consciemment ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vos commentaires seront constructifs. Merci