mardi 11 mars 2014

Le monopole est-il bon pour la santé ?

Au moment de renouveler le Parlement européen, une question : de la liberté ou du monopole, quelle option est la meilleure pour les personnes ? La solidarité n'existe-elle que dans un cadre imposé ?
Le patient est-il un "consommateur" ? En France, oui, à n'en pas douter, puisque toutes les analyses "qualité", financières, de procédure ... réalisées par la Haute Autorité de Santé, et autres organismes certificateurs en France, calculent des ratios identiques aux entreprises commerciales. La relation humaine est peu valorisée, sauf sous l'angle de la réclamation ou de la plainte.

Les activités de la sécurité sociale sont-elles "économiques" ? Oui, à n'en pas douter non plus, car elles sont le théâtre de guerre économique entre laboratoires, fabricants de matériels, chercheurs, et divers corporatismes bien français ...
Elles peuvent donc être soumises à cette régulation européenne qu'offre au consommateur la possibilité de comparer, de choisir selon l'amabilité du personnel, le délai d'ouverture du dossier, la notoriété en termes de qualité de service, le prix de la prestation, la facilité de résilier le contrat. 
Le caractère libéral de la médecine n'existe plus dans les faits, faut-il que les professionnels de santé deviennent des agents de l'Etat ?

La Sécurité sociale française n'est pas en déficit, seule sa branche retraites l'est, structurellement. Laissons le débat aux experts français pour y remédier; voyons seulement ceci. 
Le "modèle social" français n'est plus viable, les Français ne le paient plus depuis longtemps, ils reportent la dette sur d'autres qu'eux-mêmes ; or pour nous, la solidarité consiste à organiser la protection de tous en fonction de nos moyens d'aujourd'hui, et non en empruntant ; aurait-on déjà oublié les déclarations, main sur le cœur, au sujet de la règle d'or ?
En termes simples : si les riches veulent des soins non vitaux, ils se les paient eux-mêmes ; si des personnes pratiquent des activités dans lesquelles elles courent des risques particuliers (ski, sport extrême...), elles souscrivent une assurance privée spécifique.
Une couverture santé et sociale devrait être recentrée sur la prévention, les soins de première et de deuxième nécessité, et la prise en charge soumise à condition de ressources : soins assurés, mais payés.
Ce sera, à Bruxelles, une de nos vigilances : l'équilibre, la solidarité, la justice, et alors la libre-concurrence encadrée sera bonne pour la santé ... de tous

2 commentaires:

  1. Bravo Marie pour cet éloge de la responsabilité. La néo-solidarité y gagnera. C'est de l'humain dont il s'agit avec urgence dans notre Europe qui s'est pourtant construite sur ce principe. Et il faut des serviteurs et des témoins pour ce combat vital!
    Patrick CHAUVEL

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  2. "Organiser la protection de tous en fonction de nos moyens d'aujourd'hui, et non en empruntant" ? Excellent ! mais on n'en prend malheureusement pas le chemin, c'est plutôt le " après moi le déluge !
    "Si des personnes pratiquent des activités dans lesquelles elles courent des risques particuliers (ski, sport extrême...), elles souscrivent une assurance privée spécifique " ? Cela m'a fait chaud au coeur ! il y a des lustres que je défends cette idée toute simple, et je ne vais plus aux sports d'hiver par crainte de me casser qq chose ; par contre, je peste intérieurement en prolongeant des arrêts de travail et en prescrivant des IRM pour des ligaments croisés du genou déchirés suite à un séjour au ski. Bon, et bien, il me reste à voter

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